Et maintenant, je suis ici :

dimanche 25 octobre 2009

Atonement

Je sais ce que vous pensez, la moyenne d'articles publiés en octobre est loin d'atteindre celle des mois précédents... Je me repens, je me flagelle publiquement. La vie avec son flux et reflux irrégulier d'événements bizarres ou passionnants m'impose en ce moment un rythme assez effréné. Mais j'aime bien. Je marche au long des avenues à géométrie variable dans l'été qui s'étiole en feuilles qui jaunissent tout en refusant de tapisser le sol et en lumières qui se démultiplient quand approche le soir. Je me sens bien. J'ai attendu longtemps que cet interminable été ne meure.


Un petit peu de France est arrivé hier. Enfin, quand je dis de France... Tomek, quoi. Avec un de ses amis, Robin, fort sympathique. Ils sont arrivés ici après une série d'aventures qui racontées ici les ferait passer pour les deux boulets les plus inamovibles de la terre. Alors je m'abstiendrai. Surtout qu'il faut que je fasse honneur à Tomek qui m'a apporté mon violon ici en déclarant que c'était "le truc le plus romanesque qu'il ait jamais fait !". M'attendent des journées passées à réapprivoiser mon violon, note après note. Presque quatre mois sans lui... Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, c'est arrivé presque en même temps qu'une autre grande nouveauté, qui fait que je passe d'un coup beaucoup plus de temps sur le campus, que je m'intéresse aux règles du cricket, que je réapprends à danser la valse... Il fait bon, dehors. Je pars à la soirée d'anniversaire de Naseer, vous vous rappelez, celui qui cuisine si bien et qui nous montrait Old Delhi depuis son rooftop de nuit. J'y vais.

jeudi 22 octobre 2009

Après Diwali

Après un long voyage au cours duquel j'aurais presque oublié que je vivais dans une des mégapoles les plus monstrueuses du monde, retour à Delhi. Le froid est arrivé comme ça, d'un coup, sans avoir prévenu. Oh, bien sûr, tout est relatif, parce que si on regarde un thermomètre, il fait quelque chose comme 15 ou 20°. Mais j'ai passé presque 4 mois (4 mois ? Je sais, c'est pas bien de compter) à voir la température osciller de façon insolente entre 35 et 45°. Alors j'ai froid. Je m'enveloppe dans des grands châles en laine et je me transforme en stalagmite lors des trajets en rickshaw. Les Indiens sont mignons, ils ont déjà sorti les polaires, les sweet-shirts, les bonnets. Les chauffeurs de rickshaw couvrent leur tête de grandes écharpes. Il y a toujours autant de monde qui dort dans la rue, mais les corps disparaissent sous de grandes couvertures sales. "This winter will be one of the coldest winters we have ever known". On me l'avait pourtant bien dit : "Avant Diwali, l'été ; après Diwali, l'hiver".

vendredi 16 octobre 2009

By the way...

Ah au fait oui, j'ai disparu un peu comme une chapardeuse, je suis de nouveau au Rajasthan, mais de facon differente cette fois, en long roadtrip avec des amis indiens. Ici Jodhpur, blue city. Demain, c'est Diwali, fete aussi importante pour les hindous que Noel pour les Francais (le cote traditionnel en plus), qu'on va passer dans le village d'un de nos amis. Tout est harassant comme une etreinte qu'on ne reverait pas d'arreter... Je revis, ici.

vendredi 9 octobre 2009

mercredi 7 octobre 2009

Conte

Le Parc aux Cerfs

Aujourd'hui bruyante et fourmillante, Bénarès fut jadis une région vallonnée de forêts luxuriantes et d'étangs naturels, entourée par la magie des eaux du Gange. Un lieu d'ermitage apprécié par beaucoup des plus grands sages de l'Inde. Un peu plus au nord, il y avait une forêt dans laquelle le Bouddha délivra son premier sermon. Mais les habitants de ce lieu eurent auparavant à résoudre un certain nombre de conflits, comme nous le rapporte la légende.

Une terre immense au centre de l'Inde abritait des milliers de cerfs vivant au milieu d'un feuillage abondant. Le seigneur de cette terre aimait chasser. A cheval avec ses hommes, il parcourait le pays, traquant le cerf. Chaque fois, de nombreux cerfs étaient transpercés par leurs flèches. Beaucoup d'autres étaient blessés alors qu'ils s'enfuyaient, heurtant des rochers ou tombant dans des fosses. Une biche s'offrait pour cible afin de protéger ses petits. Cette terre paisible était devenue un enfer.

Un jour, alors que le seigneur et ses hommes se reposaient à l'ombre, ils aperçurent un cerf énorme qui approchait. La beauté et la stature du cerf, avec sa paire de cornes scintillante, bouleversèrent les chasseurs. Les hommes, fascinés par ce cerf magnifique, en oublièrent de tirer. C'était un des deux rois cerf de ce domaine. Le roi cerf s'agenouilla devant le seigneur et dit, "beaucoup de mes amis cerfs meurent ou sont blessés chaque fois que vous venez. Je veux arrêter cette tuerie inutile en faisant un marché avec vous. La quantité de viande que vous êtes capable de manger doit avoir sa limite. Dites-moi s'il vous plaît combien de cerfs vous avez besoin chaque jour, je vous les enverrai sans faute. Je crois que c'est la meilleure solution pour protéger mes amis cerfs."

Le seigneur fut très affecté d'entendre cela. "Je suis désolé. Je ne savais pas que vous souffriez autant à cause de moi. Je vous promets de ne plus aller chasser désormais si vous me donnez seulement un cerf par jour."

A partir de ce jour, les deux rois cerf envoyèrent alternativement un cerf de leur village au seigneur. Bien qu'une tuerie inutile fut évitée ainsi, c'était toujours une grande tragédie pour le cerf qui attendait son tour. Les rois cerf devaient toujours encourager le sacrifice du jour, disant, "Chaque créature vivante est mortelle. Personne ne peut échapper à la mort. Concentrez votre esprit sur la toute compassion de Bouddha. Il vous sauvera sûrement de votre souffrance après la mort. N'ayez ni peine ni rancune." Après avoir écouté, le cerf quittait le beau domaine, marchant solennellement jusqu'au palais.

Le tour fatal revint à une biche enceinte. Elle se rendit chez le roi de son village et implora, "J'attends un bébé dans quelques jours. S'il vous plaît, changez l'ordre et permettez-moi d'avoir le bébé. Je me rendrai chez le seigneur quand le bébé pourra se débrouiller seul." Le roi devint furieux. "Si je fais une exception, l'ordre sera rompu. Je refuse de le changer."

Découragée, la biche se retira en larmes. Elle ne voulait pas renoncer. Elle se rendit dans l'autre village et supplia le roi responsable du système. Le roi sympathisa profondément avec la biche et appela le cerf dont le tour était le jour suivant. "Seriez-vous assez aimable pour vous rendre chez le seigneur aujourd'hui à la place de cette biche ?" Le cerf devint perplexe, et dit : "Si c'était mon tour d'y aller aujourd'hui, je l'accepterais comme mon destin. Mais j'ai encore un jour à vivre. Plus le temps qui vous reste est court, plus la vie prend de la valeur. Je ne le changerais pour rien ni pour personne. "L'ayant écouté, le roi ne pouvait plus insister désormais. En fait, le roi cerf savait qu'il n'avait pas d'autre choix que d'y aller lui-même.

Le seigneur fut étonné de voir que le roi cerf venait s'offrir en sacrifice. "Pourquoi êtes-vous venus ici aujourd'hui ? Vous devez avoir beaucoup d'autre cerfs dans votre village." Le roi cerf expliqua la raison de sa venue. Après l'avoir écouté, le seigneur fut profondément ému et prit conscience de sa propre cruauté. "Vous sacrifiez votre propre vie pour en sauver d'autres. Quelle grande bonté ! Combien de cerfs ai-je tués pour entretenir ma vie. Quelle honte !" Le seigneur promit au roi cerf qu'il ne mangerait plus de cerf désormais et interdit également à ses hommes de les chasser.

La paix fut rendue à la forêt. Les cerfs vécurent heureux sans aucune menace. Les gens de la terre aimèrent les cerfs, appelant le domaine, le Parc aux Cerfs.

Le Parc aux Cerfs fut l'endroit où le Bouddha Shakyamuni prêcha son premier sermon après son Éveil.

(Source : Mythes et légendes de l'Inde, http://pagesperso-orange.fr/alainjoly1/article02.htm)

dimanche 4 octobre 2009

Mother India et ses contraires

Je redécouvre le travail de Gavin Fernandes dont j'avais déjà eu une petite idée il y a un an et demi en France, quand les photos de la collection "Empire Line" avaient été exposées à Eurexpo à Lyon. Un artiste d'origine indienne, cosmopolite ou multiculturel, qui a l'objectif inspiré !

"L'objectif de la recherche de Fernandes est d'étudier une subversion des identités choisies et des cultures en utilisant les médias de la mode et la photographie pour activer et stimuler la discussion sur les questions sociopolitiques historiques et contemporaines" (source : en-photography.com)

J'sais pas vous, mais moi j'aime bien ce qu'il fait ce petit monsieur !

samedi 3 octobre 2009

Je vais mon chemin

Pas de fil directeur pour aujourd'hui, cet article sera juste un brainstorming composé de petites choses insignifiantes, comme ce qui ressort de plusieurs jours d'affilée sans sortir de Delhi, comme ce qui ressort d'un traintrain qui s'installe l'air de rien. Je vais en cours autant que possible, mais je pense à négocier ma dose de travail, car je n'arrive pas à mobiliser autant de matière grise que les Indiens dopés au tchaï et au désir de se différencier des centaines de millions d'autres Indiens. L'été est incroyablement long, il paraît que de mémoire d'homme on n'a jamais connu de climat si chaud et aussi stable en Inde. Bien sûr il fallait que ça tombe pile sur mon année indienne ! On colonise petit à petit les différentes pièces de l'appartement, avec depuis ce matin une table et six chaises, introduites au 2e étage d'une façon qui aurait alarmé n'importe quel Européen censé ; on commence à se sentir vraiment installées, mais pas de quoi cependant qualifier notre appart de "meublé". Au fait, j'ai une nouvelle coloc (ça fait plus de deux semaines, honte à moi !) : Justine est partie, vive Manon ! A part ça, j'ai exploré les vertus bienfaitrices de l'oubli contre les effets pervers de l'attente, je sors pratiquement tous les soirs, surtout pour aller danser, je me suis remise au dessin de façon frénétique, j'ai peut-être rencontré quelqu'un, et je repars au Rajasthan la semaine prochaine. Namaste !