Et maintenant, je suis ici :

mardi 27 avril 2010

Bulle

J'ai d'abord cru qu'une émeute commençait ou qu'un drame avait lieu, quand les cris se sont élevés. Le vent s'est engouffré, un frisson m'a parcourue. Je me suis levée, un peu enivrée par l'atmosphère soudain rafraîchie, et j'ai parcouru les quelques mètres entre mon matelas inondé de fiches de révisions et d'articles et le balcon encombré de couvertures pour les soirs où le ciel d'acier s'ouvre et laisse sentir un peu de fraîcheur. La pluie. Il pleut sur mon monde. L'Inde dans les couleurs de mon autre vie, celle à laquelle je retournerai bientôt. J'ai pensé à celui qui ne sait pas me lire - et il y a pensé lui aussi. Et maintenant, l'esprit flottant sur quelques notes de piano dans mon monde aquatique, je rêve d'une vie je ne serais pas comme condamnée à toujours regretter une partie de ce monde.

samedi 17 avril 2010

Poussières


C'est là que ça devient marrant.


Mes deux amis, Ange et Elodie, sont coincés à Delhi - où il fait accessoirement 45° - pour une durée indéterminée. Aux dernières nouvelles, le nuage de cendres du fantasque volcan islandais continue son chemin et atteindra bientôt la Méditerranée. Les aéroports français et anglais sont totalement fermés : aucun avion ne décolle ni n'atterrit. Ca tombe bien, Elo va à Londres et Ange à Lyon. En Europe, la reine du Danemark est attristée que seulement peu de ses invités puissent venir assister à son anniversaire. En Pologne, l'enterrement du largement extrêmiste et soudain regretté Président risque de même de tourner à la cérémonie familiale. Impossible de joindre les compagnies par téléphone, pas d'infos complémentaires sur les sites Internet. Les journaux indiens se réjouissent de publier des photos de quais bondés où les passagers d'avion en plein renoncement prennent d'assaut les trains qui ne sont pas en grève, parce que comme ça ils peuvent dire qu'il n'y a pas qu'en Inde que ça se passe comme ça. Par contre Eurostar en profite à mort - ce sont un peu les vautours de la situation.

Dans tout ça, il faut quand même que je rende mon brouillon de mémoire lundi.

mardi 13 avril 2010

Escape

Darjeeling, Tibet, Népal. Visas, billets, aventure. Donnez-moi tout et je promets que je saurai à nouveau penser. Mais où est la sortie ? Vous dites ? Ah, d'abord écrire, après recevoir... Je ne sais plus faire, j'ai toujours eu trop faim, et j'ai trop pris, trop mangé, tout d'un coup. Ecrire est exister ? D'accord, mais écrire pour soi, sinon, pas de conscience, pas de conscience. Végétal, inanimé. La pensée s'enfuit. Elle est déjà dans les neiges du Tibet. Y aura-t-il de la neige au Tibet ? Regarder la météo, pour voir. Il fait 44° ici. S'enfuir. Mais ensuite regretter, à coup sûr. Je cherche le secret pour savoir exister seconde par seconde et pas seulement dans la légèreté ou dans le futur. Penser par bribes, c'est aussi vivre par bribes ? Le problème c'est que je ne pense plus qu'en lambeaux. On m'a fait croire que j'étais intelligente, un-tel-ou-les-gens. J'ai soif, à la lettre, et soif d'autre chose aussi. Tu ne crois pas que tu as suffisamment de chance d'être là pour t'en contenter et faire quelque chose de bien ? Si, je devrais arriver à m'en persuader. Alors pourquoi mon esprit s'égare ? Time's up, time's up. Il est temps de PRODUIRE.

Mais...

Feuille blanche, esprit vide

"...Cette réclusion en mouvement, ce passage et repassage du même, errance de fiacre sur la feuille blanche, comme un bateau ivre d'écrire".

Jeanne Goldin, Les comices agricoles de Gustave Flaubert

RIEN.

dimanche 11 avril 2010

Le goût du sang













Monotone

Cette fois oui, pour de vrai, je n'ai plus grand chose à raconter sur ce blog. Il y a deux articles de voyages que je n'ai jamais publiés et qui seraient dignes de se retrouver ici, encore faudrait-il que je me lance et surtout que je sache comment parler de voyages datant d'il y a six mois. Sinon, mon quotidien, il est monotone et banal : le mémoire, la fac, les exams qui approchent. Le mémoire, la fac... Le temps se dilate et se resserre tour à tour, chaque jour de galérienne sur mon mémoire passe avec lenteur et pourtant je ne suis pas sûre d'arriver à finir, et bien sûr il y a encore tellement de choses que je veux faire avant de partir... Dans les rares moments de répit, j'ai l'esprit traversé par des tonnes d'idées de dessins, de textes, de chansons, et tout ça s'évapore, comme le temps qui m'échappe.