Et maintenant, je suis ici :

samedi 23 janvier 2010

Seule

Ce soir, pour la premiere fois depuis tres, tres longtemps, je suis seule. C'est vrai, j'avais oublie cette sensation. Je vis depuis le debut de mon sejour en Inde en colocation, et toujours aujourd'hui, dans mon nouvel appartement parfait a tous points de vue pour le reste du deuxieme semestre, avec le rire rassurant de Marine qui n'est jamais bien loin dans la chambre que nous partageons. Je sais que Christie, qui fait aussi partie des personnes qui me sont les plus precieuses ici, dort dans la chambre juste de l'autre cote du salon, et je devine les allees et venues d'Elliot, nouveau et adorable colocataire, par le grincement de la porte en fer et ses pas dans l'escalier, et par la vaisselle qui traine dans l'evier. Au quotidien, je cours un peu partout, fac, Munirka village (mon nouveau quartier !), shopping a Sarojini, sorties entre amis, projections Bollywood, voyages aux trois coins de l'Inde, et puis il y a Piyush, aussi. Alors voila, je n'ai ete seule que quelques heures en plus de six mois.

Ce soir, tout le monde est sorti, je suis restee, pour travailler - je crois. Je suis seule. J'avais oublie que j'aimais bien ca. Quand l'oreille devient sensible aux bruits minimes de l'interieur et de l'exterieur aveugle... J'aimais tellement m'asseoir sur le rebord de ma fenetre en France, la nuit, et simplement errer au gre du vent sur les branches et regarder la lumiere s'egarer a l'ouest. Ce soir encore, c'est l'ouest qui me regarde, depuis le petit balcon de la chambre qui donne sur les etendues de toits pauvres et delabres mais si pleins de vie le jour : ces enfants qui jouent au cricket et courent de terrasse en terrasse dans leurs vetements colores, avec leurs pieds nus qui battent le sol brut, ces grandes cordes a linge qui soutiennent des costumes traditionnels, salwar kamiz, kurta, vert, bleu, rouge, jaune, orange, et toutes ces couleurs qui se fondent dans la nuit calme. Silence. J'ecoute 'Tchinares' de Levon Minassian, mais pas pour meubler le silence, juste pour en profiter davantage, car ce morceau lui-meme parle de silence. Dommage que je ne puisse pas en profiter plus longtemps, je dois travailler. Oui, dois.

2 commentaires:

  1. Bientôt, tu ne seras pas seule... Je vais pas te lâcher d'une semelle (ou plutôt, d'une babouche :D)

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