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jeudi 19 novembre 2009

Kiss of the Spider Woman

Comme ça, le titre est bizarre. Très bizarre. L'étrangeté de l'originalité ou de la subversion ? Difficile à dire d'autant que je ne comprends pas la pièce. Je suis allée lire l'article Wikipédia pour vous mes seigneurs
(http://en.wikipedia.org/wiki/Kiss_of_the_Spider_Woman_(novel)), mais ça ne m'a pas beaucoup avancée en ce que le petit résumé flanqué d'une amorce d'interprétation ne recouvrait que peu de ce que je pensais avoir compris.


Bon, je m'explique. Je viens de jouer dans une pièce appelée "Kiss of the Spider Woman" par Manuel Puig. Apparemment, c'est passablement connu, il y a même un film, avec William Hurt, c'est dire (j'aime beaucoup William Hurt). Quand je dis "jouer", c'est "jouer du violon", pas "jouer la comédie". Jouer, dans tous les cas. Bref. Je n'ai jamais officiellement accepté de jouer dans cette pièce, c'est ça qui est drôle. Mon amie Christie, la (très douée) danseuse franco-indienne, connaissait ce gars qui montait cette pièce, il lui avait demandé de danser pour lui. Il avait besoin d'un violon, aussi. J'avais dit "Why not..." en sachant bien que je n'avais pas de violon. Mais après, mon violon est arrivé, dans les bras musclés de Tomtom, et ce gars a rappelé, et il a dit "Come tomorrow, we will show you our work, if you like it you can play with us", et j'y suis allée le lendemain, j'ai joué un truc pour eux, au hasard, le premier truc qui me passait dans la tête, rien que pour jouer, et ils ont dit "It's perfect, it's exactly what we were looking for !", j'ai pas compris, et après, je me suis retrouvée aux répétitions.

Voilà en gros l'histoire du "comment" de la chose. Ca me permet au passage d'éclairer un "pourquoi" : pourquoi j'ai écrit si peu ces derniers jours. Parce que je répétais à peu près tous les jours et à peu près 6h par jour. Vous vous doutez bien qu'au total il y avait beaucoup de temps perdu, ça reste l'Inde, et je bossais avec des Indiens. Et puis, on s'ennuie encore davantage quand on ne comprend pas. On ne peut pas lancer de petits harpons réguliers pour s'accrocher au filet du temps qui s'écoule autour de son immobilité. Parce que la pièce était en hindi. Et que je ne jouais finalement que peu. De quoi ça parlait ? Bonne question. Il y avait deux gars en prison, ils parlaient, ils n'avaient que ça à faire. Ils étaient différents, l'un prenait des pauses efféminées en parlant d'amour (j'ai pu attraper le mot "pyaar" plusieurs fois), l'autre empilait des bouquins marxistes sur sa table de chevet. Et il y avait une fille qui récitait des théories sur l'homosexualité d'une voix haletante, oppressante. Et il y avait le fantôme d'une femme qui passait en dansant au fond de la cellule, c'était Christie, et elle dansait quand moi je jouais. C'était apparemment la femme que cet homme fanatique de Marx avait perdue, avant. A la fin, l'efféminé sort de prison, il a donné des informations sur le compte de son voisin de cellule, et le révolutionnaire, je crois bien qu'il meurt, en tout cas il suit le fantôme. Mais avant, ils se sont aimés, un peu. Comme je vous l'ai dit, je n'ai pas tout compris. Je ne faisais que jouer.

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