Et maintenant, je suis ici :

mercredi 23 septembre 2009

Traveler's secret quest

I've had recurring nightmares that I was loved for who I am
And missed the opportunity to be a better man

Muse, Hoodoo

Les yeux ne sont pas seulement le miroir de l'âme, ils la modèlent. Et parce qu'ils se ferment lorsque la nouveauté s'efface et que la curiosité se lasse, il faut partir. Loin, si possible. Pour ne pas garder un oeil fixé sur ce que l'on connaît déjà. L'avantage, c'est que moi je n'ai qu'un oeil qui fonctionne, alors j'ai plutôt intérêt à me concentrer sur le versant nouveau et déstabilisant, par exemple pour tenter quotidiennement de ne pas mourir écrasée au coeur de la folie de la circulation delhite (this is challenging enough).

Les yeux grands ouverts (ou l'oeil grand ouvert), j'avance, j'explore, je m'égare parfois, et je change. Tout est tellement intense dans cette Inde qui se dévoile que ses visages me hantent même les yeux grands fermés. On me verra toujours ici comme une étrangère, mais ce que les Indiens ne perçoivent pas, et qui fait la richesse de mon séjour, c'est qu'ils modèlent mon regard sur leur pays autant que mon regard sur moi-même. Peut-être aussi le regard des autres sur moi, après.

Je suis un funambule glissant sur un fil tendu entre mon pays d'origine et quelque île imaginaire perdue je ne sais où dans les limbes de l'à venir.
Mon ciel n'est jamais le même mais les constellations presque ironiquement toujours identiques me rappellent que mon univers est au moins limité par la sphère toute bleue qui flotte au milieu d'autres planètes.

Mais je veux la parcourir cette sphère et avancer et changer comme l'eau qui est tour à tour océan glacier pluie murmure et chant. Mes yeux et mon âme à la fois s'empliront de ce que j'ai vécu, en espérant que je devienne une meilleure personne. Et peut-être aussi que je comprenne ce que je fais debout sur cette sphère bleue.



3 commentaires: