Et maintenant, je suis ici :

lundi 8 février 2010

Il pleut

La pluie tombe hors saison sur Delhi. Les ruelles de Munirka se transforment en bourbiers et les petits commerçants se réfugient sur le pas de leur porte. Nous sommes revenus aujourd’hui de Jaisalmer, et après deux nuits dans le train et deux nuits dans le désert, je suis trop usée pour travailler sur mon tutorial que je suis pourtant supposer rendre demain. J’ai quand même pris une leçon de hindi aujourd’hui : Elliot a trouvé un professeur particulier qui va venir toutes les semaines à la maison. Un très bon professeur d’ailleurs, pédagogue, concis et sympathique, j’ai compris aujourd’hui beaucoup de choses restées en suspens depuis des mois, je connecte enfin des fragments de grammaire pour donner du sens à des phrases entières. Mais maintenant que je suis installée tranquille seule dans ma chambre, mes bagages à demi déballés, le son de la pluie sur les vitres et sur les grilles en métal, les écouteurs vissés sur les oreilles et essayant de classer mes photos du week-end et de transcrire mes notes de voyage en articles de blog, je suis un peu en léthargie. Une léthargie quelque peu teintée de nostalgie après quatre jours d’excitation intense, sous un ciel larmoyant, et avec dans les oreilles la musique d’Atonement, qui vient de je ne sais où (mais je crois bien que c’est Adrien qui me l’avait envoyée) et que j’ai redécouverte par hasard dans mes fichiers. Ces arpèges au piano et cette clarinette plaintive, ces couleurs glacées, ces violons qui errent dans les aigus comme un cri jamais poussé, mes rappellent que même quand je suis heureuse quelque part, quelque chose me pousse encore à aller chercher ailleurs, mue par un désir que moi-même je ne sais pas identifier.

1 commentaire:

  1. Oui c'est moi qu'avait envoyé la musique... En même temps, le film, la BO, le livre, tout est merveilleux, dans ce mot, Atonement...
    Je commence ma valise: chaque jour, un petit quelque chose vient trouver sa place. Je trépigne...

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