Et maintenant, je suis ici :

jeudi 6 août 2009

Rakshabandham

Hier, notre première fête religieuse indienne ! Cette fête-là célèbre l'amour entre un frère et une soeur. A l'occasion de cette fête hindoue, dans chaque famille, la soeur donne à son frère un bracelet, le rakhi, qu'elle noue autour de son poignet, et en retour, le frère lui offre sa protection et... un petit présent, souvent sous forme d'une somme d'argent ! Pour l'occasion, un des plus magnifiques spécimens d'embouteillages que j'aie connus depuis mon arrivée ici... Bah oui, ce jour-là tout le monde va voir sa famille... Les saris de fête étincellent à l'arrière des motos et des rickshaws, les hommes sortent leur plus belle chemise, les enfants sont tirés à quatre épingles... C'est un festival de couleurs au coeur de la chaleur et des traffic jams.

Car bien sûr, nous avons choisi de sortir ce soir-là... Galère pour trouver un rickshaw puisqu'ils sont tous pris, et quand ils ne le sont pas, ils demandent un prix exorbitant... "Holy day"... Never mind, nous finissons par en trouver un, en payant plus de deux fois le prix habituel. Où allons-nous ? Bonne question... Nous allons chez un Indien rencontré de façon folklorique, Naseeruddin. C'est quoi une rencontre folklorique ? Imaginez Marine et moi installées dans un rickshaw au beau milieu de la cohue de Old Delhi, imaginez les Indiens que nous dépassons fascinés par notre peau blanche (et notre beauté légendaire !), imaginez un Indien en moto zigzaguant entre les voitures pour rester à notre hauteur et profitant d'un embouteillage au carrefour pour nous donner sa carte et nous inviter à manger...

Nous acceptons son invitation, non sans amener avec nous deux hommes très très virils de peur de tomber dans un affreux guet-apens, et passons finalement une très belle soirée dans la vieille ville. Quelqu'un m'a dit "Ca y est, tu commences à voir l'Inde de l'intérieur, à goûter à la vraie hospitalité indienne !", et, oui, c'est ça. Et l'hospitalité indienne, c'est pas de la rigolade ! Un apéro, un plat de mouton, un plat de poulet, un plat de poisson, un plat de riz biryani, un plat de naans, des sucreries orientales en dessert, et du whisky, du whisky... A ne jamais s'arrêter de manger et de boire. Et notre hôte... se vexe si nous arrêtons de manger ! J'en suis quitte pour un lendemain sans absorber quoi que ce soit...

Et le meilleur moment de l'hospitalité indienne, de cette Inde vue de l'intérieur, c'est cet instant où Naseer nous guide à travers les vieilles ruelles, pleines de vie malgré l'heure tardive, entre ces échoppes miteuses aux étals couverts de fruits et de tissus semblant ne jamais fermer, et nous emmène dans un de ces endroits secrets, loin des sentiers quotidiens. Il faut monter, monter encore, à travers les étages empilés des immeubles branlants, et finalement escalader une échelle pour parvenir en haut d'un toit plat qui domine tout le quartier. A perte de vue ce ne sont que des troupeaux d'immeubles à trois étages et de vieilles bâtisses, rassemblés par la lumière du soir : la lune a une lueur si particulière ici... Et au loin, dominant ce quartier musulman comme un berger, Jama Masjid s'élève, dressant ses minarets dans l'air du soir et dans l'argent de la lune.


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